L’Equateur…….ça grimpe!
Quel changement! Après les brumes du Pérou, les pluies de l’Argentine, le vent de Patagonie me voici en Equateur, dernier pays de ma folle aventure, avec des conditions météo à ne pas mettre un cycliste dehors! D’ailleurs j’en ai croisé aucun, pas fou…
Dès la frontière franchie, où le douanier oublie de me timbrer mon passeport, je me trouve tout de suite dans le vif du sujet. Route étroite, tortueuse et en assez mauvais état jusqu’à Loja. En plus de pourcentages impressionnants, ce sont des nids de poules, des vaches, des chèvres, des moutons, des chantiers etc…. Je n’ai pas le temps de me poser des questions, la pluie m’accueille juste avant Loja, et comme les chaussées sont très sales, ça devient de vraies patinoires et je me trouve devant une nouvelle situation à maitriser. Malgré ces mauvaises conditions et la météo qui n’est pas optimiste pour les jours suivant, je continue mon chemin qui devient vite un vrai chemin de croix. Je quitte Loja en profitant d’une petite accalmie et tout de suite je fais connaissance avec les équatoriens car ils me dirigent sur la mauvaise route, c’est un Mexicain qui me remets sur le bon chemin direction nord N 35. Chaussée en béton pas très roulante, après une heure de route j’ai parcouru 9 kms, car en plus que ça grimpe dur, la route est coupée par un chantier et je dois parcourir plus de 500 m. dans un bourbier. La boue collante me bloque les deux roues, par chance à la sortie de ce secteur je trouve un jet devant une maison pour redonner ces couleurs à mon BMC. Puis quelques kms plus tard, la pluie et le froid font leur apparition et un nouvel invité…le brouillard, visibilité d’à peine 50m.
Le parcours me fait traverser le pays du Sud au Nord en passant par Oña, puis Cuenca ,ville de 500.000 habitants. La richesse de son architecture et de sa culture lui ont valu la désignation de Patrimoine Culturel de L’Humanité en 1999. En visitant la cathédrale, j’ai mis un dollar dans le tronc avec une prière pour avoir de meilleures conditions météo! Puis El Tambo n’est qu’une succession de cols et montées à plus de 3500 mètres d’altitude, toujours sur une chaussée glissante et dans un brouillard total où sur plus de 290 kms je n’ai rien vu des paysages équatoriens!
En plus, après le Pérou, mais surtout la Bolivie, ici les gens ne sont pas très chaleureux, ni aimables, très difficile d’avoir des renseignements ou des contacts; cela est peut-être dû au climat?
A El Tambo, lors d’un jour de repos sans pluie avec même un rayon de soleil, je suis allé visiter le site «Les Ruines d’Ingapirca». Les ruines présentent une fusion architecturale Cañari et Inca. Car le complexe a été construit par la nation Cañari (de 900 à 1200 ans avant JC) comme centre de cérémonie et de logements et plus tard au 15ème siècle le conquérant Inca Tupac Yupanqui s’installa à ce même endroit et y construisit un centre cérémonial et religieux Inca.
Après cet intermède pour la tête, je reprends mon BMC en direction d’Alausi. Etape où j’ai tout vécu! Sous le soleil les vingt premiers kms, puis attaqué par des chiens et …quatre oies toutes ailes déployées et ensuite des conditions météo exécrables; pluie, brouillard, froid et surtout un parcours extrêmement difficile avec entre autres après environ une soixantaine de kms, une montée infernale sur plusieurs kms avec des pourcentages incroyables, par exemple si je prenais les épingles à l’intérieur, il m’était impossible d’en ressortir sur mon vélo. Puis ça a continué de monter pendant des dizaines de kms avant de plonger vers Alausi. J’étais cuit! Pour le final, 2 kms à 12 % et l’arrivée sur des pavés avec un accueil plus que froid. Je n’ai trouvé qu’une chambre dans un sous- sol.
Le lendemain pour me remettre de cette journée mémorable, j’ai effectué un tour en train « Le Nez du Diable » en compagnie d’autres touristes. Incroyable construction du 19ème siècle que cette ligne de chemin de fer qui coûta la vie à des centaines d’ouvriers. Une véritable prouesse des ingénieurs de l’époque pour affronter ce dénivelé de plus de 800 mètres, avec le système de zig zag reliant ainsi Alausi à Riobamba.
Après ma balade en train, je quitte Alausi et j’ai l’impression que mon investissement et mes prières de Cuenca sont en train de se réaliser car il ne pleut plus, juste un temps gris et brumeux.
Ce fût une étape très pentue pour débuter, puis en légère descente pour arriver à Riobamba, ville de 150.000 habitants située au pied du célèbre volcan Chimborazo (6310 mètres) mais malheureusement de gros nuages me le cache. Je reste un jour en espérant l’apercevoir, et surtout faire une grande lessive et un bon service à mon BMC qui malgré les mauvaises conditions fonctionne à merveille. En fin de journée le Chimborazo me fait un clin d’œil entre les nuages.
Le lendemain oh surprise comme pour me réconcilier avec l’Equateur! c’est un temps splendide et qui va m’accompagner jusqu’à la fin de mon aventure.
En quittant Riobamba, le Chimborazo majestueuse pyramide enneigée, fût un décor extraordinaire pendant une bonne partie de l’étape. Surtout pendant les 27 premiers kms de montée à plus de 3600m, car au début je l’avais en face de moi, puis sur ma gauche (j’ai une pensée pour Alban qui l’a descendu en VTT)
Quand à l’étape qui ma conduit à Quito, capitale du pays, ville de plus de 2,5 millions d’habitants située a 2850 mètres d’altitude, ce fut comme chaque fois que j’arrive dans une grande ville, une étape de tous les dangers. Je ne sais pas encore comment je suis arrivé vivant au centre de la ville. Ici le mot RESPECT ne doit pas exister. J’ai dû me battre pour défendre ma place dans le trafic et en plus la chaussée est complètement défoncée m’obligeant à un veritable slalom pour éviter les immenses nids de poules.
Sous un soleil éclatant, la dernière étape s’est déroulée comme dans les grands tours en empruntant les grandes avenues de Quito qui m’ont conduit vers ma ligne d’arrivée « La Mitad del Mundo » que j’atteins le 8 juin a 10h15 avec 10475 kms au compteur de mon BMC Cargo depuis la fin du Monde à Ushuaia.
Un nouveau rêve d’accompli. Hasta La Victoria Siempre !…
A plus pour mes dernières impressions et remerciements.
Votre « Loco » ami Georges
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