Holà Bolivia !

Holà  Bolivia !

Pour atteindre Santa Cruz, première grande étape de Bolivie, le parcours ne change guère. Comme les derniers jours en Argentine, c’est tout plat avec de longues lignes droites et je suis accompagné par les moustiques et la chaleur.

                    

Santa Cruz, grande ville universitaire, se situe à 200m d’altitude  avec un climat chaud et humide. Il ne reste presque plus d’anciens quartiers au style espagnole.

Dès que je quitte cette ville, la topographie change vite. La route se faufile  dans  une gorge au milieu d’une forêt tropicale. Bien que ce soit une route nationale, elle n’est pas en très bonne état. Certains secteurs, de véritables bourbiers, gardent les traces des dernières pluies diluviennes qui ont marqué toute la Bolivie au mois de février.

    

Peu à peu je prends de l’altitude. J’arrive  à Samaipata à plus de 1600m d’altitude et suis accueilli comme un ami de toujours par Marie- Catherine avec qui je passe quelques jours de récupération. Bien que nous  venions de la même  région (Cornaux, St Blaise) nous nous connaissions pas. Mais en peu de temps avec des souvenirs et des amis communs, je la quitte en ayant l’impression de l’avoir toujours connue. Un immense merci  pour son accueil et  sa gentillesse qui m’a permis de me refaire une santé.

De Samaipata, l’aventure devient presque un pèlerinage en passant par Vallegrande et surtout en empruntant « le camino del Che ». Terrible piste avec des pourcentages incroyables et des passages défoncés où par temps de pluie il serait quasi impossible de passer. Après chaque virage en épingle, je croyais y arriver et à chaque fois un autre secteur encore plus pentu ou défoncé se présentait devant moi.

        

 Enfin j’arrive à La Higueras. Quelques maisons où vivent aujourd’hui une vingtaine de familles. 

       

Deux monuments érigés à la gloire du guérilléro  assassiné ici le 9 octobre 67 dans la petite école transformée aujourd’hui en musée. Décor presque irréel au milieu de cette immense région escarpée avec de profonds ravins, des montagnes recouvertes de végétation, véritable labyrinthe où il est facile de s’y perdre. Après quelques photos, la visite du musée, trouver mon « caillou », je vais boire un café chez une dame qui était présente en 67 et a vu le Che encore vivant à l’intérieur de l’école ainsi que sa dépouille partir ensuite en hélicoptère vers Vallegrande.

    

    

Après ce grand moment, un des points importants de mon aventure, je découvre Sucre, capitale du pays. Superbe ville située à plus de 2600m d’altitude, avec de magnifiques bâtiments de style espagnole, des places ombragées et une ambiance relaxante. De là je fais un saut au traditionnel marché de Tarabucco.

   

     

Puis une terrible étape de 160kms me conduit à Potosi. Un impressionnant col m’a fait prendre plus de 1400m d’altitude en 12km pour atteindre 4000m à la vitesse de 5,4km/h sur le 22/34 avec des arrêts tous les kms pour reprendre mon souffle.

    

Potosi, ville connue mondialement pour ses mines d’argent découvertes au 17ème siècle sous le Cerro Rico. Je me suis transformé en mineur pour visiter et voir dans quelles conditions travaillent 70% des mineurs (syndiqués). Sans salaire fixe, sans assurances, tous les travaux à la force des bras, de véritables forçats qui ont une espérance de vie de 45ans. Comme le veux la tradition, je leur ai fait cadeau de feuilles de coca, de dynamite et aussi de whisky bolivien (alcool à 95%).

       

Grand moment de partage avec ces hommes qui vivent et travaillent comme des rats dans le ventre de la montagne. Autre visite instructive, le musée de La Moneda.

Après cette intéressante étape, l’aventure continue en direction d’Uyuni  par une piste en partie goudronnée qui se faufile dans un décor montagneux, tantôt dans des gorges étroites, tantôt au milieu de grands plateaux où paissent des lamas. Trois jours extraordinaires m’ont permis de découvrir en 4×4 le célèbre Salar d’Uyuni, malheureusement recouvert d’eau en raison des fortes pluies de février.

       

    

Puis direction l’Altiplano avec d’extraordinaires paysages à près de 5000m. Un enchantement de couleurs, d’images à couper le souffle dans tous les sens du terme. Les mots me manquent pour décrire ces inoubliables moments dans cette nature sauvage et encore préservée                                                                                                                                                      

    

En quittant Uyuni, se sont trois étapes très difficiles sur le dernier secteur de piste défoncée (ripio) qui ont mis mon BMC à très rude épreuve. 200kms où j’ai dû affronter de multiples pièges, des secteurs sablonneux qui me gonflaient les cuisses, d’autres recouverts de cailloux et cela sur un parcours très tourmenté avec des montées très raides et des descentes vertigineuses. J’ai même dû emprunter un pont de chemin de fer pour franchir une rivière. Suite à ce secteur d’enfer, seul mon compteur n’a pas supporté le régime.

    

Je suis content de retrouver le goudron pour atteindre Oruro, capitale du carnaval en Bolivie. J’arrive en pleine manifestation, la route coupée par des barrages, des pneus en feu, des briques de verres et des manifestants assis  sur la chaussée. Mais pas de soucis pour moi car je suis Suisse et ils m’ont laissé passer avec le sourire.

Depuis Oruro, c’est en bus que je me rends à Cochabamba pour rendre visite à mon ami François qui depuis une année a tout sacrifié chez nous pour venir ici se mettre à disposition bénévolement  pour aider des enfants sans famille. Un grand coup de chapeau pour son engagement !

Suite à cette visite dont  la passion de  François m’a marqué,  je continue direction La Paz.  Cette ville, fondée en 1548, compte plus d’un million d’habitants et s’étend  entre 3200m et 4000m d’altitude avec comme toile de fond le Mont Illimani (6402m) et se situe au km 8000 de mon expédition.

    

Je passe quelques jours dans cette ville, siège du gouvernement bolivien, pour préparer la suite de mon voyage à travers le Pérou. Un peu de repos, de visites et d’entretien de mon matériel qui me donne entière satisfaction. Mon BMC a vraiment réussi son test de fiabilité avec mention excellente. Et grâce à l’équipement vestimentaire Mavic, j’ai affronté sans problème toutes les conditions météo, pluie, chaleur etc…Et j’ai trouvé  mon énergie dans les moments difficiles  grâce aux aliments Go2. Merci à eux qui me permettent de réaliser mon rêve.

Je vous donne rendez-vous pour mes prochaines « noticias » au Pérou.

Hasta Luego.       Georges