En pleine préparation de la Fête des Vendanges, je quitte Mendoza toujours sur la N40 pour rejoindre San Juan. Je traverse une longue plaine aride qui peut être inondée lors de très fortes précipitations.
Presque 200km de bout droit sous une très forte chaleur (34C), mais par chance avec un léger vent favorable. A San Juan je prends quelques jours de repos et visite des amis.
Quand je quitte la ville, la météo est en train de changer. Les étapes suivantes me font penser à celle que Cadel Evans a gagné sur le Giro l’an dernier sous un ciel gris et pluvieux. D’ailleurs de longs secteurs de routes sont coupés ou recouverts d’eau boueuse. Par endroit ce sont de véritables torrents de boue couleur chocolat qui atteignent la hauteur du pédalier. De nombreux bulldozers tentent de maintenir le passage. Ce fût un très bon test pour mon matériel. Par chance je n’ai pas chuté, mais chaque jour je finissais l’étape couvert de boue.
Une étape difficile mais par un temps superbe m’a fait franchir la Cuesta Miranda, col à 2200m d’altitude sur une piste étroite en terre battue, qui se faufilait entre les rochers et les cactus dans un magnifique décor. Sur certains secteurs la pente était si raide que j’utilisais le 22×34 à 5km/h à la limite de l’équilibre. La descente fût autant pénible que la montée car les trajectoires étaient très importantes dans les virages pour ne pas se laisser déporter dans les bas côtés, sinon c’est la chute garantie. Un fort vent de face m’a aidé à économiser mes freins et mes jantes. La chance m’a accompagné pendant cette étape. Tout d’abord le col avait été fermé plusieurs jours en raison de la pluie, puis quelques heures après mon passage, un immense bloc de rocher s’est détaché et tué quatre occupants d’une voiture.
Les étapes suivantes de liaison (en terme de compétition) se sont déroulées sous la pluie et un ciel bas avec toujours des passages dans la boue. A certains endroits je devais rouler en convoi car d’importants éboulements obstruaient la chaussée et le passage n’était autorisé qu’à certaines heures de la journée. Habituellement cette région est plutôt aride, mais cette année il y pleut chaque jour depuis un mois.
Avant Cafayate, j’ai visité les ruines de Quilmes. Aux alentour de l’an 1000, les indiens bâtirent leur ville en étages, partant de la vallée et montant dans la colline. Ils résistèrent pendant 130 ans aux envahisseurs espagnols, vaincus en 1666. Ils furent déportés à plus de 1000km et bâtir Buenos Aires. Je suis arrivé à Cafayate en pleine vendanges. Ville située à 1660m d’altitude au milieu de magnifiques vignobles.
Dans les prochains jours je vais suivre la piste de la N40 direction nord et franchir l’ Abra del Acay plus haut col de l’Amérique du Sud (4895m), en espérant que les conditions météo me soient plus favorables.
Rencontres. A San Juan j’ai été reçu par mon ami Raphael Joliat et sa famille, que je n’avais pas revu depuis plus de vingt ans. Comme un frère, moments inoubliables! Que de souvenirs. Devoir se quitter fût pour nous un moment d’intense émotion que je n’oublierai pas. Merci à toute la famille. Pour ceux qui veulent découvrir l’Amérique du Sud de manière extraordinaire, prenez contact avec Raf raphael.joliat@gmail.com
A San Blas (St Blaise) Nicolas m’a accueilli dans son auberge comme si j’étais un héros. Il m’a préparé un souper cycliste (pâtes, poulet, salade) Tout ça en contre partie d’une photo et d’un autographe.
Sur la route de Santa Maria, la famille Rousseau venant de Bagnères de Bigorre (Pyrénées) m’a invité à diner en pleine pampa dans un décor magnifique. Puis transporté en 4×4 à travers un secteur impraticable en vélo.
C’est depuis Salta, quand je serai redescendu …des nuages, que je vous donnerai mes prochaines «Noticias »
Je remercie tous ceux qui me soutiennent par le site ou par sms. Du fond du cœur muchas gracias vuestro amigo Georges
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