de Bariloche à Mendoza

     

Hola.
Je vous avais laissé à San Carlo de Bariloche, la Suisse de l´Argentine où la photo souvenir se fait en compagnie d’un saint Bernard avec un tonneau autour du cou aux couleurs de l’Argentine! J’y ai passé quelques jours de repos et de visites, avec entre autre une marche en montagne au Cerra Catedral, d’où j’ai pu bénéficier d’une vue extraordinaire sur la Cordillère et ses sommets enneigés.

Puis j’ai repris la Ruta 40 en direction du nord. En longeant le lac Manuel Huapi je trouve encore un peu de verdure. Puis je m’enfonce dans des gorges où coule le Rio Limey qui avec ces quelques retenues d´eau, donne au paysage un petit air de Colorado. De longues taches bleues foncées contrastent avec les tons plutôt jaune et brun de la steppe et des rochers. Un virage direction nord et je me retrouve dans des couleurs bien connues depuis mon départ mais c’est plus montagneux qu’auparavant

Je trouve enfin du plaisir à rouler sur mon BMC car le vent est un peu moins violent et je deviens aussi expert dans la discipline de le dompter! Quelques fois je pense que si Cadel a besoin d’un équipier pour Le Tour, il peut éventuellement m’engager!!!L’étape entre Las Laras et Chos Mahal fût la plus longue depuis mon départ. Près de 10 heures pour 170 kms dans un décor lugubre jalonné de dizaines de cadavres de chevaux, vaches, moutons, etc… Paysage vraiment désertique où je n´ai vu aucune âme vivante. Sur la fin j’avais l´impression de rouler sur la lune. Décors superbes avec des couleurs et des formations rocheuses que seule la nature peut créer. J’ai pensé à Armstrong….pas Lance, mais l’autre Niels.

Un autre beau secteur fût l’étape où je fît le tour du Volcan Tromen  (3978m.) avec de magnifiques couleurs et formations volcaniques entrecoupées de petites vallées où miroitaient des lagunes en parties asséchées. Paradis pour une multitude d’oiseaux, parmi lesquels des dizaines de perroquets multicolores qui s´envolaient en criant à mon passage.

Un dernier secteur difficile m’attendait entre Barrancas et Malargué. Une piste non goudronnée dans un décor de lave noire et de canyons profonds, creusés lors de la dernière éruption d’un des volcans de la Cordillère.
Puis je me suis retrouvé dans une immense plaine recouverte d’une maigre végétation, avec des bouts droits sans fin.
En m’approchant de Mendoza, la nature a complètement changé grâce à la main de l’homme et d’ingénieux systèmes d’irrigation. C’est devenu un vrai jardin miraculeux où poussent arbres fruitiers, légumes et surtout de la vigne. Mendoza est la capitale vinicole de l’Argentine, elle compte plus d´un million d´habitants et se situe au km 3680 de mon enrichissante aventure. Ici la chaleur et de magnifiques orages m’ont accueilli.

J’ai profité de sa situation géographique pour effectuer une excursion en bus sur la N7 en direction du Chili afin de voir de plus près l’Aconcagua, plus haut sommet d’Amérique avec ses presque 7000m, un avant goût de ce qui m´attends pour la suite de mon expédition.
J’ai  la chance de rencontrer presque chaque jour des gens super sympas, accueillants et toujours prêt à  m’aider si nécessaire.
Quand aux Fangio et gros camions qui vous rasent tout le côté gauche, bras, jambes ou même les joues sans crier gare, heureusement il y en avait moins sur ce secteur.


Je ne peux pas tous les énumérer mais parmi les rencontres qui m´ont marqué celle entre autres, à Chos Mahal, avec  Jean Marc, cyclo français né comme moi un 4 janvier et d’un couple extraordinaire qui nous ont invités dans leur estancia. Tous les deux ont une formation de professeur de langues et littérature, et aujourd’hui éleveur de bétail et cultivateur de luzerne. Lui d’origine française et elle juive allemande; ses parents se sont réfugiés en Argentine avant la guerre. Très intéressante discussion lors d’un bon repas préparé par Monsieur et servi dans un décor de film. Tandis que Madame n’arrêtait pas de profiter de notre présence pour parler français. Quand je leurs fais remarquer qu’il y a presque plus de chiens en Argentine que d’hommes, il me sourit et me réponds que c’est pour cette raison qu’il a dû changer son élevage de moutons contre un troupeau de bovins car il y avait  trop de perte avec les chiens sauvages. Un immense merci à Ariel et son épouse.
A Buta Ranquil, par un grand hasard j’ai eu l’honneur de souper en compagnie de Rudy Van Snick  premier Belge qui a  conquit l´Everest (mai 1990). Il fait une expédition en moto en Amérique du Sud avec son amie.( www.bloggen.be/bienvivir )
Puis trois supers mecs qui m’ont recueilli chez eux pour me refaire une santé morale après ce rude secteur.
Emilio, d’origine sicilienne chez qui j’ai passé deux jours d’échanges et de leçons d’espagnol. Il m´a accueilli dans sa famille, fait partager son repas et me présenta sa maman qui m’a offert un livre de poèmes écrit par elle. Gracias.
David d’origine basque et de mère italienne, le farfelu des trois surnommé Le Katary….vu comme il conduit et Leonardo d’origine polonaise. Un immense merci à eux qui m’ont permis de vivre un peu comme un argentin…sans trop de stress.

J’ai aussi profité de réviser mon matériel qui fonctionne toujours à  merveille. Mon BMC est comme au départ et quand je croise un cyclo randonneur je lui fait vraiment envie de posséder un pareil engin made in Switzerland..
Depuis que j’affronte de fortes chaleurs, plus de 30 degrés, j’apprécie particulièrement mon équipement MAVIC. Et quand le coup de pompe arrive…un coup de Go2 et je repars. Merci à eux.
La suite de l´aventure va me permettre de découvrir d’autres régions superbes et de grimper à faire rêver….
Vuestro Amigo Georges