Juin 19
Remerciements
Remerciements
Tout d’abord à mon amie Mary-Claire pour son soutien, avant et pendant mon aventure ainsi que pour son travail sur le site afin de le rendre attractif pour tous.
A toute ma famille pour son soutien sans faille!
A mes partenaires:
BMC qui m’a fourni un extraordinaire vélo afin de réaliser mon rêve sans aucun souci !
MAVIC qui m’a équipé pour affronter toutes les situations météo dans les meilleures conditions possibles.
LOUP SPORT représentant pour la Suisse des produits Go2 qui m’ont permis d’éviter les coups de barres!
KEVICAR mon ami Laurent qui a créé le site.
Enfin à vous tous mes amis, d’ici et d’ailleurs, connus ou inconnus, qui m’ont soutenu, aidé ou accueilli lors de mon aventure.
Un grand MERCI pour votre Amitié!
Amitié, sans toi tout homme est seul; il peut par ton appui multiplier son être » (Voltaire)
Amitiés. Georges
Voici encore un autre clin d’œil de mon aventure: quelques dessins extrait de mon Carnet de Route.
Ceux-ci ont été fait après l’étape pour me changer les idées. Les couleurs proviennent de la terre, de feuilles, de fleurs etc…
Juin 10
L’Equateur…….ça grimpe!
L’Equateur…….ça grimpe!
Quel changement! Après les brumes du Pérou, les pluies de l’Argentine, le vent de Patagonie me voici en Equateur, dernier pays de ma folle aventure, avec des conditions météo à ne pas mettre un cycliste dehors! D’ailleurs j’en ai croisé aucun, pas fou…
Dès la frontière franchie, où le douanier oublie de me timbrer mon passeport, je me trouve tout de suite dans le vif du sujet. Route étroite, tortueuse et en assez mauvais état jusqu’à Loja. En plus de pourcentages impressionnants, ce sont des nids de poules, des vaches, des chèvres, des moutons, des chantiers etc…. Je n’ai pas le temps de me poser des questions, la pluie m’accueille juste avant Loja, et comme les chaussées sont très sales, ça devient de vraies patinoires et je me trouve devant une nouvelle situation à maitriser. Malgré ces mauvaises conditions et la météo qui n’est pas optimiste pour les jours suivant, je continue mon chemin qui devient vite un vrai chemin de croix. Je quitte Loja en profitant d’une petite accalmie et tout de suite je fais connaissance avec les équatoriens car ils me dirigent sur la mauvaise route, c’est un Mexicain qui me remets sur le bon chemin direction nord N 35. Chaussée en béton pas très roulante, après une heure de route j’ai parcouru 9 kms, car en plus que ça grimpe dur, la route est coupée par un chantier et je dois parcourir plus de 500 m. dans un bourbier. La boue collante me bloque les deux roues, par chance à la sortie de ce secteur je trouve un jet devant une maison pour redonner ces couleurs à mon BMC. Puis quelques kms plus tard, la pluie et le froid font leur apparition et un nouvel invité…le brouillard, visibilité d’à peine 50m.
Le parcours me fait traverser le pays du Sud au Nord en passant par Oña, puis Cuenca ,ville de 500.000 habitants. La richesse de son architecture et de sa culture lui ont valu la désignation de Patrimoine Culturel de L’Humanité en 1999. En visitant la cathédrale, j’ai mis un dollar dans le tronc avec une prière pour avoir de meilleures conditions météo! Puis El Tambo n’est qu’une succession de cols et montées à plus de 3500 mètres d’altitude, toujours sur une chaussée glissante et dans un brouillard total où sur plus de 290 kms je n’ai rien vu des paysages équatoriens!
En plus, après le Pérou, mais surtout la Bolivie, ici les gens ne sont pas très chaleureux, ni aimables, très difficile d’avoir des renseignements ou des contacts; cela est peut-être dû au climat?
A El Tambo, lors d’un jour de repos sans pluie avec même un rayon de soleil, je suis allé visiter le site «Les Ruines d’Ingapirca». Les ruines présentent une fusion architecturale Cañari et Inca. Car le complexe a été construit par la nation Cañari (de 900 à 1200 ans avant JC) comme centre de cérémonie et de logements et plus tard au 15ème siècle le conquérant Inca Tupac Yupanqui s’installa à ce même endroit et y construisit un centre cérémonial et religieux Inca.
Après cet intermède pour la tête, je reprends mon BMC en direction d’Alausi. Etape où j’ai tout vécu! Sous le soleil les vingt premiers kms, puis attaqué par des chiens et …quatre oies toutes ailes déployées et ensuite des conditions météo exécrables; pluie, brouillard, froid et surtout un parcours extrêmement difficile avec entre autres après environ une soixantaine de kms, une montée infernale sur plusieurs kms avec des pourcentages incroyables, par exemple si je prenais les épingles à l’intérieur, il m’était impossible d’en ressortir sur mon vélo. Puis ça a continué de monter pendant des dizaines de kms avant de plonger vers Alausi. J’étais cuit! Pour le final, 2 kms à 12 % et l’arrivée sur des pavés avec un accueil plus que froid. Je n’ai trouvé qu’une chambre dans un sous- sol.
Le lendemain pour me remettre de cette journée mémorable, j’ai effectué un tour en train « Le Nez du Diable » en compagnie d’autres touristes. Incroyable construction du 19ème siècle que cette ligne de chemin de fer qui coûta la vie à des centaines d’ouvriers. Une véritable prouesse des ingénieurs de l’époque pour affronter ce dénivelé de plus de 800 mètres, avec le système de zig zag reliant ainsi Alausi à Riobamba.
Après ma balade en train, je quitte Alausi et j’ai l’impression que mon investissement et mes prières de Cuenca sont en train de se réaliser car il ne pleut plus, juste un temps gris et brumeux.
Ce fût une étape très pentue pour débuter, puis en légère descente pour arriver à Riobamba, ville de 150.000 habitants située au pied du célèbre volcan Chimborazo (6310 mètres) mais malheureusement de gros nuages me le cache. Je reste un jour en espérant l’apercevoir, et surtout faire une grande lessive et un bon service à mon BMC qui malgré les mauvaises conditions fonctionne à merveille. En fin de journée le Chimborazo me fait un clin d’œil entre les nuages.
Le lendemain oh surprise comme pour me réconcilier avec l’Equateur! c’est un temps splendide et qui va m’accompagner jusqu’à la fin de mon aventure.
En quittant Riobamba, le Chimborazo majestueuse pyramide enneigée, fût un décor extraordinaire pendant une bonne partie de l’étape. Surtout pendant les 27 premiers kms de montée à plus de 3600m, car au début je l’avais en face de moi, puis sur ma gauche (j’ai une pensée pour Alban qui l’a descendu en VTT)
Quand à l’étape qui ma conduit à Quito, capitale du pays, ville de plus de 2,5 millions d’habitants située a 2850 mètres d’altitude, ce fut comme chaque fois que j’arrive dans une grande ville, une étape de tous les dangers. Je ne sais pas encore comment je suis arrivé vivant au centre de la ville. Ici le mot RESPECT ne doit pas exister. J’ai dû me battre pour défendre ma place dans le trafic et en plus la chaussée est complètement défoncée m’obligeant à un veritable slalom pour éviter les immenses nids de poules.
Sous un soleil éclatant, la dernière étape s’est déroulée comme dans les grands tours en empruntant les grandes avenues de Quito qui m’ont conduit vers ma ligne d’arrivée « La Mitad del Mundo » que j’atteins le 8 juin a 10h15 avec 10475 kms au compteur de mon BMC Cargo depuis la fin du Monde à Ushuaia.
Un nouveau rêve d’accompli. Hasta La Victoria Siempre !…
A plus pour mes dernières impressions et remerciements.
Votre « Loco » ami Georges
Mai 29
De Lima….vers l’Equateur
J’ai passé trois jours de repos à Lima, capitale du Pérou, ville de plus de dix millions d’habitants, fondée en janvier 1535 par Francisco Pizarro. J’ai visité entre autre le centre historique avec ses ruelles étroites, ses bâtiments peints aux couleurs vives, ses multiples églises de style baroque ainsi que la Place Centrale dominée par les tours de la Cathédrale inaugurée en 1622 et entourée par le Palais du Gouvernement, le Palais Arzobispal avec ses célèbres balcons et l’hôtel de ville. Place vraiment bien surveillée, dans chaque recoin un ou deux hommes en uniformes montent la garde!
Après cet intermède culturel, je reprends la Panaméricaine Nord. Sortir de Lima vivant fût un exploit, surtout sur le plan nerveux. Après vingt kilomètres la tête est plus fatiguée que les jambes, mais ouf enfin je me retrouve dans la nature… mais malheureusement celle-ci est toujours aussi polluée par les sacs plastiques.
Puis en cinq étapes, style Liège Bastogne Liège, j’arrive à Chimbote, ville de 200.000 habitants, le plus grand port de pêche du Pérou.
Sur ce secteur j’ai affronté l’agressivité des chauffeurs de bus et de camions qui ne connaissent que l’utilisation du klaxon et n’hésitent pas à vous pousser sur le côté! D’autres adversaires agressifs: les chiens, mais grâce à mon long stage en altitude, j’ai de super jambes qui me permettent de les semer, mais à quelques un, j’ai quand même eu le plaisir…de leurs adresser un grand coup de semelle dans la gueule!
Quand aux paysages ils ne sont pas très variés, je roule dans un décor désertique fait de montagnes où la route se faufile et j’ai l’impression de surfer sur des dunes de sables.
En plus c’est l’automne et le temps est toujours gris et brumeux, les couleurs dominantes sont tous les tons de bruns et de gris. Par contre le revêtement de la chaussée est super, et j’ai eu la chance d’avoir un léger vent favorable. Depuis Chimbote le parcours est un peu moins montagneux.
Je fais un jour de repos à Trujillo et en profite pour visiter le site de la civilisation « Chimu » (entre l’an 850 a 1470) Leur capitale Chan Chan comptait plus de 60 000 habitants, leur territoire s’étendait entre Chancay et le Golf de Guayaquil. Cette civilisation a disparu conquise par les Incas en 1471. Cette cité a été pillée par les Incas puis les Espagnoles et les intempéries d’ « El Niño » ont fini de la détruire.
Et l’aventure continue…..sous haute surveillance !!! Déjà avant Chimbote, j’étais souvent escorté par la police par peur que je sois agressé par des bandits de grands chemins qui selon eux sont capables de me tuer pour me voler mon vélo! Et maintenant la police voudraient m’accompagner jusqu’à la frontière équatorienne. Vive l’aventure et la liberté.
Sinon toujours les mêmes conditions météo, bonne route, vent favorable, de très bonnes jambes, et mes amis chauffeurs toujours aussi agressifs. Par contre changement dans le paysage, je roule maintenant dans une immense plaine recouverte de plantations de cannes à sucre, de mais, d’asperges, de coton et arbres fruitiers et ceci grâce à un immense réseau d’irrigation.
A Chiclayo je suis reçu avec le tapis rouge comme un ami de toujours par les parents d’une connaissance de Bevaix qui sont propriétaire de l’hôtel « Santa Rosa ». En leur compagnie ainsi que celle du personnel de l’hôtel je me refais une santé surtout morale grâce à leur gentillesse.
Comme on dit le vélo c’est la tête et les jambes ! J’en profite pour visiter l’extraordinaire site de Sipan, qui vient récemment d’être découvert vers la fin des années 80. Des tombes vieilles de plus de 1700 ans intactes et pas pillées par les nombreux pilleurs de tombes comme c’est souvent le cas. Et surtout la tombe du Lord de Sipan avec toutes ces richesses. Son corps et les trésors découverts sont exposés dans le musée « Museo Tumbas Reales de Sipan » à Lambayeque, inauguré en 2002 (avec l’aide de la Suisse).
Puis je me suis rendu à Tucume et dans la vallée des Pyramides, où se sont 26 édifices construits avec des millions de briques artisanales, dont le plus grand mesure 700 mètres de long et est le plus grand édifice de l’Amérique du Sud.
Pour cette super étape, pleine d’amitié, je remercie la famille de Guillermo Zapata Bernal et le personnel de l’hôtel » Santa Rosa ».
Je reprends la route à travers la plaine désertique « Desierto de Sechura » direction l’Equateur et son parcours montagneux.
Amitiés à todos et hasta luego depuis L’Equateur.
Votre ami Georges
Mai 14
Yuspagara Bolivia… Napaykullaryki Pérou …
Yuspagara Bolivia…(en Aymara Merci Bolivie)
Napaykullaryki Pérou …(en Quechua Hello Pérou)
Pour quitter la PAZ, j’ai l’impression de grimper une échelle avec mon BMC, tellement la pente est raide. En plus il me faut éviter mille et un piège et je ne parle même pas de l’état de la chaussée qui est un véritable chantier. Quand après une vingtaine de kilomètres, je me retrouve à la sortie de El ALTO à plus de 4000 mètres, en ayant en plus semé un ou deux chiens véreux, je pousse un grand ouf de contentement. Je roule en direction du Lac Titicaca et de la frontière péruvienne pour atteindre COPACABANA . Ce fût une étape difficile à travers une presqu’île avec un col à 4480 mètres, ainsi qu’une traversée en bac pas très rassurante. Le passage de la frontière fût sans problème. PUNO, première étape péruvienne, ville de 120000 habitants située à 3830 mètres d’altitude et point de départ des excursions sur le lac et ses alentours.
Le Lac TITICACA en quelques chiffres: altitude 3809 mètres (le plus haut lac navigable du Monde), superficie 8562 km2, profondeur 274 mètres, longueur 165 kms, largueur 60 kms. C’est aussi la plus grande réserve d’eau potable de l’Amérique du Sud.
Je passe une matinée sur les îles flottantes en compagnie des Uros. (Les îles sont construites avec une sorte de roseaux appeler « Totora ». C’est avec ces roseaux qu’ils font leurs maisons et leurs bateaux. Les Uros se sont refugiés sur ces îles pour se protéger de leurs agresseurs (Collas, Incas), leur langue est l’Aymara.
Après cette rencontre intéressante et sur les conseils de la police, je reprends la route pour me rendre à NASCA via AREQUIPA au lieu de passer par CUZCO. C’est par un temps frais et gris que l’étape me conduit à plus de 4500 mètres sur l’Altiplano péruvien, suivit d’une véritable plongée vers le soleil et la chaleur.
Ainsi j’arrive après trois étapes à AREQUIPA (860000 habitants), aussi appelée « la Ville Blanche » située à 2350 mètres d’altitude aux pieds des volcans « El MISTI 5822 m et CHACHANI 6075 m.
Je profite de ce coin agréable pour prendre un jour de repos et visiter Le Canyon del Colca, le 3ème plus profond du Monde, avec une profondeur mesurée à plus de 4000 mètres selon les dernières données GPS. Là j’ai pu admirer l’extraordinaire vol des condors au dessus du Canyon. En passant j’ai eu la chance de voir l’extraordinaire chaîne de la vallée des volcans dont cinq dépassent les 6000 mètres.
Après ces extraordinaires paysages, je reprends mon BMC et emprunte une autre fameuse route du continent Sud Américain « La Panaméricaine » qui va me conduire jusqu’à la frontière équatorienne. (Et me battre avec les camions et les bus qui n’utilisent que leurs klaxons pour avoir le champ libre….ce sont eux les King de la route!)
Première étape incontournable en remontant vers le nord de cette région du Pérou, le site de NASCA.
« Les Lignes De NASCA »
C’est un des grands mystères archéologiques de la planète. Ce site est composé de plus de 800 lignes, 300 figures géométriques (géoglyphes) représentant 70 animaux spectaculaires et plantes (biomorphes), répartis sur plus de 500 km2. Il y a beaucoup de supposition sur les origines de ces lignes. Ca va encore occuper pendant des années les archéologues pour en connaître les origines et les significations.
Après le survol de ces impressionnants dessins dans le désert, où mon estomac a été mis a rude épreuve, retour sur le plancher des vaches où je retrouve un vieil ennemi…le vent de face. Cela rend ma progression plus difficile jusqu’à LIMA, dans un décor désertique et brumeux qui sera mon quotidien jusqu’à l’Equateur. Lors de mon passage à Ica, j’ai pu voir les séquelles du tremblement de terre de 2007.
Amitiés à todos, et un grand MERCI à Pierre et son équipe de « FRENETIC Bike à Areuse pour leur assistance rapide et efficace.
Georges.
Prochaine NEWS vers L’Equateur.
Avr 30
Holà Bolivia !
Holà Bolivia !
Pour atteindre Santa Cruz, première grande étape de Bolivie, le parcours ne change guère. Comme les derniers jours en Argentine, c’est tout plat avec de longues lignes droites et je suis accompagné par les moustiques et la chaleur.
Santa Cruz, grande ville universitaire, se situe à 200m d’altitude avec un climat chaud et humide. Il ne reste presque plus d’anciens quartiers au style espagnole.
Dès que je quitte cette ville, la topographie change vite. La route se faufile dans une gorge au milieu d’une forêt tropicale. Bien que ce soit une route nationale, elle n’est pas en très bonne état. Certains secteurs, de véritables bourbiers, gardent les traces des dernières pluies diluviennes qui ont marqué toute la Bolivie au mois de février.
Peu à peu je prends de l’altitude. J’arrive à Samaipata à plus de 1600m d’altitude et suis accueilli comme un ami de toujours par Marie- Catherine avec qui je passe quelques jours de récupération. Bien que nous venions de la même région (Cornaux, St Blaise) nous nous connaissions pas. Mais en peu de temps avec des souvenirs et des amis communs, je la quitte en ayant l’impression de l’avoir toujours connue. Un immense merci pour son accueil et sa gentillesse qui m’a permis de me refaire une santé.
De Samaipata, l’aventure devient presque un pèlerinage en passant par Vallegrande et surtout en empruntant « le camino del Che ». Terrible piste avec des pourcentages incroyables et des passages défoncés où par temps de pluie il serait quasi impossible de passer. Après chaque virage en épingle, je croyais y arriver et à chaque fois un autre secteur encore plus pentu ou défoncé se présentait devant moi.
Enfin j’arrive à La Higueras. Quelques maisons où vivent aujourd’hui une vingtaine de familles.
Deux monuments érigés à la gloire du guérilléro assassiné ici le 9 octobre 67 dans la petite école transformée aujourd’hui en musée. Décor presque irréel au milieu de cette immense région escarpée avec de profonds ravins, des montagnes recouvertes de végétation, véritable labyrinthe où il est facile de s’y perdre. Après quelques photos, la visite du musée, trouver mon « caillou », je vais boire un café chez une dame qui était présente en 67 et a vu le Che encore vivant à l’intérieur de l’école ainsi que sa dépouille partir ensuite en hélicoptère vers Vallegrande.
Après ce grand moment, un des points importants de mon aventure, je découvre Sucre, capitale du pays. Superbe ville située à plus de 2600m d’altitude, avec de magnifiques bâtiments de style espagnole, des places ombragées et une ambiance relaxante. De là je fais un saut au traditionnel marché de Tarabucco.
Puis une terrible étape de 160kms me conduit à Potosi. Un impressionnant col m’a fait prendre plus de 1400m d’altitude en 12km pour atteindre 4000m à la vitesse de 5,4km/h sur le 22/34 avec des arrêts tous les kms pour reprendre mon souffle.
Potosi, ville connue mondialement pour ses mines d’argent découvertes au 17ème siècle sous le Cerro Rico. Je me suis transformé en mineur pour visiter et voir dans quelles conditions travaillent 70% des mineurs (syndiqués). Sans salaire fixe, sans assurances, tous les travaux à la force des bras, de véritables forçats qui ont une espérance de vie de 45ans. Comme le veux la tradition, je leur ai fait cadeau de feuilles de coca, de dynamite et aussi de whisky bolivien (alcool à 95%).
Grand moment de partage avec ces hommes qui vivent et travaillent comme des rats dans le ventre de la montagne. Autre visite instructive, le musée de La Moneda.
Après cette intéressante étape, l’aventure continue en direction d’Uyuni par une piste en partie goudronnée qui se faufile dans un décor montagneux, tantôt dans des gorges étroites, tantôt au milieu de grands plateaux où paissent des lamas. Trois jours extraordinaires m’ont permis de découvrir en 4×4 le célèbre Salar d’Uyuni, malheureusement recouvert d’eau en raison des fortes pluies de février.
Puis direction l’Altiplano avec d’extraordinaires paysages à près de 5000m. Un enchantement de couleurs, d’images à couper le souffle dans tous les sens du terme. Les mots me manquent pour décrire ces inoubliables moments dans cette nature sauvage et encore préservée
En quittant Uyuni, se sont trois étapes très difficiles sur le dernier secteur de piste défoncée (ripio) qui ont mis mon BMC à très rude épreuve. 200kms où j’ai dû affronter de multiples pièges, des secteurs sablonneux qui me gonflaient les cuisses, d’autres recouverts de cailloux et cela sur un parcours très tourmenté avec des montées très raides et des descentes vertigineuses. J’ai même dû emprunter un pont de chemin de fer pour franchir une rivière. Suite à ce secteur d’enfer, seul mon compteur n’a pas supporté le régime.
Je suis content de retrouver le goudron pour atteindre Oruro, capitale du carnaval en Bolivie. J’arrive en pleine manifestation, la route coupée par des barrages, des pneus en feu, des briques de verres et des manifestants assis sur la chaussée. Mais pas de soucis pour moi car je suis Suisse et ils m’ont laissé passer avec le sourire.
Depuis Oruro, c’est en bus que je me rends à Cochabamba pour rendre visite à mon ami François qui depuis une année a tout sacrifié chez nous pour venir ici se mettre à disposition bénévolement pour aider des enfants sans famille. Un grand coup de chapeau pour son engagement !
Suite à cette visite dont la passion de François m’a marqué, je continue direction La Paz. Cette ville, fondée en 1548, compte plus d’un million d’habitants et s’étend entre 3200m et 4000m d’altitude avec comme toile de fond le Mont Illimani (6402m) et se situe au km 8000 de mon expédition.
Je passe quelques jours dans cette ville, siège du gouvernement bolivien, pour préparer la suite de mon voyage à travers le Pérou. Un peu de repos, de visites et d’entretien de mon matériel qui me donne entière satisfaction. Mon BMC a vraiment réussi son test de fiabilité avec mention excellente. Et grâce à l’équipement vestimentaire Mavic, j’ai affronté sans problème toutes les conditions météo, pluie, chaleur etc…Et j’ai trouvé mon énergie dans les moments difficiles grâce aux aliments Go2. Merci à eux qui me permettent de réaliser mon rêve.
Je vous donne rendez-vous pour mes prochaines « noticias » au Pérou.
Hasta Luego. Georges
Mar 26
Adios Argentina….
De retour de ma douche aux chutes d’Iguaçu, je retrouve mon BMC à Salta et reprends l’aventure sur la N9 direction la Bolivie. Par un temps gris et menaçant je me rends à San Salvador de Jujuy sur une petite route qui se fraie un chemin entre des falaises abruptes et le Rio Grande, charriant des tas de débris en ses eaux boueuses. A plusieurs endroits d’énormes éboulements l’avaient rendue impraticable durant plusieurs jours.
Puis sur une vingtaine de kms, j’ai plongé par un petit chemin dans une forêt vierge, véritable jungle, enfer vert et humide qui m’a fait penser à mon passage en Malaisie. Un véritable labyrinthe avec des centaines de virages pleins de pièges, de trous et de pierres. Mais en plus des vaches et des chèvres qui broutent sur les bas-côtés à la sortie des virages et que je surprends en arrivant sans bruit…
Puis à partir de S.S. de Jujuy la route ne fait que monter. Au début ce n’était presque pas perceptible, j’ai pensé que je n’avais plus de jambes et en me retournant j’ai constaté que ça montait.
Puis des secteurs plus pentus se sont succédés où j´utilisais le 22×30 à 7 km/h. et ceci dans une ambiance humide et toujours au milieu d’une végétation luxuriante. Sur ma droite, toujours le Rio Grande qui occupe tout le fond de la vallée; à certain endroit sa largeur est de plus d’une centaine de mètres. Il y a aussi la ligne de chemin de fer qui se meurt lentement, soit emportée par les éléments ou par les habitants qui ont « pris » les rails et les traverses pour leur propre usage…
A une certaine époque, le gouvernement Argentin a supprimé l’aide au chemin de fer, c’est pour cela que je vois à plusieurs endroits des vestiges de réseau qui se meurent. La raison est que ça coûtait trop cher. Maintenant le gouvernement octroie des subsides aux compagnies de bus et ça coûte cinq fois plus…Vive la politique!
A partir de Léon la végétation commence peu à peu à laisser la place à d’extraordinaires formations montagneuses dues à l’érosion de millions d´années, les fameuses « Quebrada », très hautes en couleurs. A un certain endroit on l’appelle même « LA PALETA del PINTOR » (palette du peintre) ça veux tout dire.
A Pumamarca, je me trouve dans un village typique de l´Altiplano, surplombé par une extraordinaire formation rocheuse appelée « aux sept couleurs ». Là je fais un aller- retour sur la Ruta 52, en passant un col à 4120 mètres d’altitude et me retrouve à 3550 mètres sur un immense désert de sel de 120 km2 « Las Salinas Grande ».
Puis je découvre le joli village de Tilcara à plus de 2500m d’altitude, où je visite la célèbre forteresse précolombienne » La Pucara de Tilcara » qui servait de point stratégique pour surveiller toute la vallée (Pucara, en langue Quechua, signifie Forteresse).
En quittant Tilcara, je passe le Tropique du Capricorne avant d’arriver à un autre village typique de l’Altiplano à plus de 3000 m. d’altitude, Humahuaca, trop touristique à mon goût, situé à deux jours de la frontière Bolivienne. Là, comme la pluie menace, je m’informe à la police qui m’indique que les prévisions météo des prochains jours ne sont pas très bonnes et qu’en plus les pistes boliviennes sont en très mauvaises états après la saison des pluies…. On me conseille de redescendre à S.S.de Jujuy et de prendre la N34 direction la Bolivie et Santa Cruz. Je me fie à leur conseil et fais demi-tour. Pendant deux jours je plonge littéralement de plus de 3000m. à moins de 200m. pour me retrouver sur la N34.
En sortant de S.S. de Jujuy je retraverse une zone de forêt tropicale sur une assez mauvaise route où, pour la première fois, je suis attaqué à plusieurs reprises par des chiens…les bienfaits de mon stage en altitude m’ont permis de les laisser sur place. Je rejoins la N34, route internationale au milieu d’une immense plaine couverte de cultures de cannes à sucre, maïs, soja, légumes et arbres fruitiers qui s’étendent sur tout le nord de l’Argentine, la Bolivie et le Paraguay.
Je retrouve malheureusement aussi les fous du volant, car cette route est empruntée par les énormes camions argentins, boliviens, brésiliens, chiliens et paraguayiens, ainsi que les bus subventionnés par le gouvernement. Ils me poussent dans le bas-coté et à plusieurs reprises je me suis retrouvé dans la caillasse. Autres changements, la température qui dépasse les 30 degrés, les moustiques aussi gros que des guêpes, et des centaines de serpents heureusement écrasés et qui font le régal de gros rapaces qui s’occupent du nettoyage. Ça me rappelle les kangourous écrasés par les Road Train en Australie. Tout ça m’accompagne jusqu’à la frontière bolivienne.
Durant ce secteur j’ai rencontré beaucoup de personnes avec qui j’ai partagé de bons moments, mais surtout des touristes. Quand aux indigènes, ils sont plutôt discrets et habitués aux touristes.
L’ARGENTINE: Après trois mois dans ce pays ce qui m’a le plus marqué c’est la gentillesse des gens que j’ai rencontré, les extraordinaires paysages aussi différents les uns que les autres, des glaciers du sud aux chutes d´Iguaçu au nord, les extraordinaires paysages de l’Altiplano et de milliers d’autres coups d’œil chaque jours qui m´ont remplis la tête de souvenirs inoubliables et cela malgré les mauvaises conditions météo, les bains de boue forcés, les changements d’itinéraires et les galères. C’est comme dans la vie de tous les jours on oublie vite les mauvais moments, on les surmonte et il nous reste toutes les merveilles du monde.
Quand aux cotés plutôt négatifs, c’est l’état de ce magnifique pays, la pollution, les chiens qui trainent partout, l’état générale de l’infrastructure des routes et bâtiments et surtout en parlant entre quatre yeux avec les argentins, c’est la corruption, les magouilles politiques et leurs conditions de vie où ils trouvent une échappatoire en regardant les six chaines de TV avec du FOOT à toutes les sauces qui leur font oublier leurs véritables problèmes.
Madonna chante: Don’t cry for me Argentina !…Moi je pleurerais pour les Argentins…
Je vous donne rendez-vous pour la suite de l’Aventure….en BOLIVIE.
Adios et gracias por vuestros messajes. Abrazo
Georges
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